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08 mars 2020
Louis BOTHOREL (1945)

Décès - Hommage à Louis Bothorel, ECAM 1945

C'est avec une grande tristesse que nous vous avons annoncé le décès de Louis Bothorel, ECAM Lyon 1945, survenu le 8 mars dernier.

Louis a beaucoup oeuvré pour l'Association pendant de nombreuses années, avec passion et conviction ! Nous avons bien-sûr une pensée pour Marguerite Bothorel ainsi que pour les membres de sa famille qui viennent de perdre un être cher.

Le Conseil d'Administration  & le secrétariat général ECAM Alumni adressent donc leurs plus sincères condoléances à la famille et leur souhaitent le courage nécessaire pour affronter cette épreuve difficile.

Christian Exmelin, ECAM 69 et Hervé Nicolas, ECAM 63 ont souhaité lui rendre hommage à travers deux textes "hommage" que vous trouverez ci-dessous.

 

Jean Paul Poizat, Président ECAM Alumni 

 

 

" A TOI, mon cher LOUIS, mon ami ECAM, diplômé en 1945


La première fois que je t’ai rencontré, mon cher Louis, c’était sur l’estrade de l’ancienne chapelle des Lazaristes tandis que tu me remettais mon diplôme d’ingénieur ECAM en 1969 ainsi qu’à tous nos camarades ; tu étais déjà président de cette honorable Association Amicale des Ingénieurs de l’Ecole Catholique d’Arts et Métiers de Lyon.

Tu as été administrateur de notre Association pendant quasiment 45 ans ! Je me rappelle qu’au cours de nos réunions, tes conseils étaient toujours pertinents et ta perspicacité te permettait d’avoir des projections de visionnaire plutôt avisé, comprenant assez souvent mieux l’évolution de la mentalité des jeunes élèves ingénieurs qui se formaient à l’ECAM, que certains plus jeunes que toi et disons-le… quelque peu conservateurs !!...

On peut dire que tu n’étais guère loquace mais tu ne prenais la parole que pour dire ce qui était essentiel et fondamental, sans jamais oublier les valeurs lasalliennes fondatrices de l’ECAM ; c’était lors de nos discussions relatives au développement de l’Ecole et à l’avenir de ses élèves ingénieurs. Tu étais, à ce moment-là, membre du Conseil de perfectionnement de l’ECAM.

Fondamentalement breton et fier de l’être tout en ayant un esprit ouvert sur le monde… tu étais, en quelque sorte, un modèle de libre penseur, doté d’un bon sens critique, analysant sans prétention les grandes problématiques de notre époque.

Louis, tu avais une telle force de conviction qu’il était parfois difficile de vouloir s’opposer à tes arguments mais c’était très souvent pour la bonne cause, ne voulant pas déroger aux grands principes sur lesquels ta vie était basée et surtout en te gardant bien de conserver une réelle droiture et en respectant les valeurs humaines fondamentales auxquelles tu étais attaché.

De toi, mon cher Louis, nous pouvons dire, en plus, que tu fus un homme fondamentalement intègre, allergique aux compromissions et respectueux des autres. En même temps, tu es devenu au fil du temps une grande figure de notre Association des Ingénieurs ECAM à laquelle tu consacras quasiment presque 50 ans de ta vie.

Lors de notre dernière rencontre, mot pour mot, tu m’as dit ceci : « Le taiseux que je suis te demande d’être le porte-parole auprès de nos camarades ECAM pour leur dire nos sentiments fidèles » ; tu associais bien sûr Guitte à ce message. Chose promise, chose faite. La promotion 1969, dont je suis le délégué, te transmet toutes sa reconnaissance. Merci beaucoup mon cher Louis pour tout ce que tu as fait et je te dis « kenavo » !

Christian EXMELIN (ECAM 1969) ancien président de l’AI ECAM de 2005 à 2009."

 

 

 

" C’est avec beaucoup d’émotion que la communauté des ingénieurs ECAM a appris la disparition de Louis et c’est en tant qu’ancien président de l’association que je vous adresse ma chère Guitte ainsi qu’à Allan et à Jean, respectivement fils et frère de Louis, toute notre affection dans ce moment pénible. Nous savons combien vous étiez proche de Louis, nous pensons beaucoup à vous en ce moment. Nous n’oublierons pas votre couple qui ne manquait jamais les réunions d’anciens et les manifestations réunissant anciens et jeunes ECAM.

Louis Bothorel fait partie de ces promotions de la guerre de 40. Il aimait raconter, quand on lui demandait, les péripéties qu’il avait vécues lors de sa première rentrée à l’ECAM. En effet, venant de Bretagne en zone occupée, il lui fallait passer la ligne de démarcation, grâce à un passeur, un cher frère haut en couleur, dont j’ai oublié le nom, qui ne l’avait pas ménagé.

  • Sorti en 1945, après un passage aux « Brasserie de la Meuse » à Nantes, il entre à l’AIR LIQUIDE où il fera toute sa carrière ; il terminera Directeur de Production du Groupe AIR LIQUIDE. A sa retraite et de 1985 à 2009, il est Expert près la Cour d’Appel de Paris.
  • S’il était passionné par son métier et pouvait en parler pendant des heures, sa retraite a aussi été très active, il a beaucoup oeuvré pour son Ecole, en particulier :

o Président de l’Association des Ingénieurs ECAM de 1966 à 1970, il participe à la création de la Fondation ECAM en 1977. Plus tard et pendant très longtemps il a fait partie du Conseil d’administration de l’association où ses interventions étaient les bienvenues et toujours pertinentes.

o Il a été membre de la Commissions des Titres d’Ingénieurs de 1988 à 1998.

o En 1993, à Toulouse il est nommé Président de la CECAM , la Confédération des Ecoles Catholiques d’Arts et Métiers dont il sera d’ailleurs, le seul président statutaire. A ce poste, on peut dire qu’il n’a pas ménagé ses efforts pour maintenir un lien entre les 2 groupes ICAM et ECAM. Il avait de bons amis ICAM et se souvenait d’un pèlerinage ICAM - ECAM en Israël organisé par l’association des ingénieurs ICAM en 1992.

o Grâce à sa persévérance et à l’aide de nos amis ICAM, il a pu obtenir un siège au Conseil du CNISF devenu la Société des Ingénieurs et Scientifiques de France en partage avec les ICAM ; il était également administrateur du CNGE devenu la Confédération des Grandes Ecoles.

En son temps et avec son réseau multiple, il a rendu de grands services à l’association, sans oublier qu’il sut transmettre ce réseau à ses successeurs.


Notre camarade a toujours eu le souci de promouvoir l’Ecole au niveau national et international. Il était incollable sur les différentes filières ouvertes aboutissant au titre d’ingénieur et sur la reconnaissance des diplômes sur le plan Européen (voir l’article qu’il a publié dans le magazine du CNISF : ID n°85 mars 2002 « des ingénieurs, pourquoi ? »). Ce qui fait la réputation d’une école se fait bien sûr par le niveau de son enseignement et des résultats obtenus par les ingénieurs qui en sortent, mais elle le doit également au travail moins visible d’hommes, comme Louis, qui ont beaucoup donné de leur temps pour créer un réseau dans le maquis des administrations et des Grandes Ecoles au bénéfice de l’ECAM. Pour cela nous le remercions chaleureusement.


Eclectique, il aimait écrire sur des sujets très divers :

  • Dès 1955, il n’hésitait pas à donner son point de vue sur la formation humaine et religieuse dispensée à l’ECAM, plus tard il faisait part de ses réflexions sur le métier d’ingénieur en général, sur l’éthique, sur la formation Arts et Métiers …
  • Mais il écrivit aussi des articles plus techniques, sur la rentabilité des investissements, la distribution de l’oxygène et de l’azote par canalisation, etc.
  • Passionné d’histoire locale, il s’est beaucoup documenté pour écrire, de façon très détaillée, les différentes phases des combats qui en 1944 ont opposé allemands et américains dans la commune de Plouvien dont sa famille était originaire …


Adieu Louis, ou plutôt « kenavo » et merci pour tout.


Hervé NICOLAS
Au nom de toute la communauté des ingénieurs ECAM"

 



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